vendredi 25 août 2017

120 battements par minute (2017) - Robin Campillo


Au début des années 1990, cela fait dix ans que le sida se propage et tue. Les militants d'Act Up Paris luttent contre l'indifférence dans laquelle sont laissées les personnes touchées. Chacun peut prendre par au mouvement, séropositif ou non. Parmi les nouvelles recrues se trouve  Nathan. Il va rencontrer les activistes d'Act Up et surtout être bouleversé par l'un d'eux : Sean.

Une fois n'est pas coutume, il m'est difficile de trouver les mots justes pour rendre justice au torrent d'émotion qui découle de ce film. J'ai l'impression que l'on m'a arraché le cœur à la petite cuillère durant ces heures où se sont tour à tour mêlés détresse, amour, espoir et vie. Il m'a littéralement terrassée.
J'ai été émue par ce groupe de militants, luttant pour se faire entendre, pour dénoncer ce silence, ce refus d'accepter l'évidence, cette opposition à la prévention mise en place, cette perpétuelle discrimination envers ceux qui sont perçus comme responsables de leur maladie.
Et quand on pense que malgré tout cela, les mentalités n'ont pas évolué pour tout le monde. La désinformation demeure malgré les efforts fournis et les progrès accomplis durant toutes ces années.

Au cœur de ce combat, on suit Nathan et Sean. Qui se cherchent et se trouvent, qui ont besoin l'un de l'autre à se moment précis de leur vie. Je les ai trouvé beaux et troublants. C'était tellement évident qu'un film militant s'intéresse à l'intimité de ses personnages. Quand on se bat pour une cause, pour ses convictions, c'est forcément en lien avec ce qui nous touche, ce que l'on est, ce en quoi l'on croit.

J'ai lu que les 120 battements par minutes pouvaient faire référence au rythme cardiaque ou à un tempo de musique. Celle-ci est omniprésente dans le film. Elle s'inscrit de manière indélébile à la fin de chaque passage, de chaque étape franchie par Act Up et ses membres que l'on apprend à connaître et auxquels on s'attache terriblement.

Je n'ai pas le sentiment d'avoir vu un film au cinéma.
J'ai l'impression d'avoir vécu un moment incroyable.
J'en suis encore bouleversée. 

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